En présence d’un cancer de l’ovaire ou de l’endomètre, il est pratiqué une intervention chirurgicale qui nécessite l’ablation de :
- L’utérus et du col (hystérectomie totale),
- Des ovaires et des trompes (annexectomie bilatérale)
- D’un curage ganglionnaire ou lymphadénectomie pelvien et/ou lombo-aortique (ablation des ganglions situés à proximité de l’utérus ou ceux plus haut dans l’abdomen le long de l’aorte).
Dans certains cas, il peut être réalisé aussi une omentectomie (ablation de l’épiploon : tablier graisseux qui recouvre l’estomac et une partie du colon) et une appendicectomie.
Cette chirurgie peut être étendue aux organes proches s’ils sont atteints (vessie, intestin, colon)
Une chirurgie peut également être nécessaire pour certains cancers du col de l’utérus, selon la taille de la lésion.
En pratique
Cette chirurgie peut être pratiquée de deux manières qui sont à l’appréciation du chirurgien.
La Cœlioscopie
Elle consiste à introduire une caméra par le nombril et introduire les instruments par d’autres incisions effectuées dans l’abdomen.
Pendant l’intervention, après introduction de la caméra, du gaz est insufflé dans l’abdomen afin d’en décoller les organes pour permettre une meilleure visualisation et manœuvre des instruments. La coelioscopie peut éventuellement être effectuée à l’aide d’un robot chirurgical.
La Laparotomie médiane
Cette technique consiste à effectuer une incision le long de l’abdomen du bout du sternum jusqu’en dessous du nombril. Cette technique est plus agressive pour l’abdomen avec un risque d’éventration plus élevée qu’en cœlioscopie car les muscles abdominaux sont écartés. Mais qui permet au chirurgien de travailler directement sur les organes avec une meilleure vision et plus de mobilité. La laparotomie permet de traiter l’ensemble de l’abdomen. C’est la voie de référence pour les cancers avancés.
Cette chirurgie nécessite une hospitalisation de plusieurs jours après l’intervention.
La mise en place d’une sonde urinaire au bloc opératoire permet de garder la vessie vide et elle est laissée en place 1 à 2 jours post opératoire.
Il est souvent nécessaire de mettre en place, lors de l’intervention, un drain (tuyau en plastique) présent au niveau de la loge opératoire qui va permettre l’évacuation des sérosités, du liquide de rinçage et la surveillance de saignement. Ce drain est retiré par l’infirmier dans les jours suivant l’intervention en fonction de la quantité qu’il donne.
La prise en charge de la douleur se fait systématiquement en post opératoire, il ne faut pas hésiter à le signaler à l’équipe soignante.
Avant l’opération vous devez impérativement être à jeun : sans boire, sans fumer, sans manger, sans mâcher de chewing-gum au moins 6 heures avant l’intervention.
Vous devez prendre une douche la veille et le matin de l’intervention et mettre des vêtements propres.
Venir sans bijoux, sans vernis et sans valeurs
Soins et consignes | Post-opératoire
À votre sortie, vous aurez peut-être encore besoin d’effectuer des pansements à domicile par un infirmier libéral que vous devez contacter. En fonction du temps passé en hospitalisation, vous pouvez aussi sortir en ayant plus de pansement à refaire.
Une prescription d’injection de produit anticoagulant vous a été remise et sera à continuer jusqu’à la consultation post-opératoire. Ces injections sont effectuées à votre domicile par un infirmier libéral et si possible à heure fixe. Ce produit prévient le risque de thrombose (phlébite) qui est augmenté après une intervention au niveau du pelvis. Ces injections sont effectuées souvent dans la cuisse et créent des petits hématomes au point d’injection. Il est nécessaire d’effectuer un contrôle des plaquettes par prise de sang une fois par semaine.
Si vous avez eu une chirurgie par laparotomie, il vous est prescrit le port d’une ceinture de contention pendant 1 mois après l’intervention, pour prévenir le risque d’éventration et permettre aux muscles abdominaux de cicatriser.
Quel que soit le type de chirurgie, il faut éviter les efforts de levage (porter des charges lourdes, les courses) et les abdominaux pendant 1 mois. La baignade est interdite jusqu’à la consultation post opératoire.
Deux à trois semaines après l’intervention, vous avez rendez-vous avec le chirurgien pour la consultation post opératoire. Il vérifiera la cicatrisation et vous donnera son accord pour la reprise des activités sportives. Il vous donnera aussi les résultats de l’analyse des différents organes retirés. Les traitements éventuels à envisager seront alors abordés, et des rendez-vous seront éventuellement pris (oncologue, radiothérapeute…)
La chirurgie pelvienne
L’ISMP, avec le soutien du laboratoire GSK, a élaboré des vidéos pour expliquer simplement les différentes étapes de la chirurgie pelvienne que l’on peut réaliser dans la prise en charge des cancers gynécologiques .